Libido, désir sexuel et désir amoureux : quelles sont les différences?
Une question entendue fréquemment dans les cabinets de psychologues, psychopraticiennes, sexologues, sexothérapeutes : on entend partout parler de libido, de désir sexuel et de désir amoureux, mais c’est quoi exactement?
Petit récapitulatif pour s’y retrouver.
La libido relève des hormones sexuelles. Chez la femme, cela s’exprime par une envie au moment de l’ovulation. C’est ce qui chute au moment de la ménopause puisqu’il n’y a plus de production d’hormones sexuelles ou lorsque la personne est atteinte d’un cancer nécessitant une hormonothérapie qui crée une ménopause précoce chez la femme et un déficit androgénique chez l’homme.
Le désir sexuel : quand l’imaginaire entre en jeu
Le désir est dans la tête, c’est notre imaginaire érotique. Le désir naît de situations quotidiennes connotées de manière érotique et de nos fantasmes. Très souvent, lorsqu’un homme ou une femme souffre de trouble du désir, je constate un manque d’activité fantasmatique. Les fantasmes sexuels sont des scénarios érotiques, réels ou imaginaires qui entraînent ou non une excitation sexuelle.

Le désir amoureux : la dimension affective
Le désir amoureux, ce sont les sentiments que l’on éprouve envers quelqu’un : c’est du domaine de l’affectif.
Trois dimensions, parfois dissociées
Libido, désir sexuel et désir amoureux se stimulent et s’entretiennent mutuellement mais peuvent aussi être dissociés : on peut avoir une perte de libido et avoir du désir sexuel, des fantasmes et envie de faire l’amour, tout comme on peut ne pas ressentir de désir sexuel alors que notre corps produit des hormones. On peut également être amoureux et ne pas avoir envie de faire l’amour ou bien avoir du désir sexuel sans éprouver de sentiment pour l’autre personne.
À qui s’adresser en cas de trouble?
En cas de troubles de la libido, endocrinologues et urologues peuvent vous aider. Pour ce qui est du désir sexuel, c’est plutôt du ressort du psychologue, psychopraticien, sexologue ou sexothérapeute.

Retrouver le désir : une démarche possible
La perte du désir sexuel n’est pas une fatalité, il est possible d’agir de différentes manières. J’accompagne les femmes à réfléchir sur leurs représentations et à les modifier. La première de celles-ci est de renoncer au rêve du prince charmant qui viendrait l’éveiller au désir pour qu’elles deviennent actives. Je conseille aux hommes comme aux femmes de se mettre en contact avec tout ce qui peut éveiller leur imaginaire érotique, d’oser fantasmer pour nourrir leur sexualité et le désir qui l’accompagne.
Des exercices concrets pour éveiller le désir
Pour cela, j’accompagne les personnes à changer leur regard sur des situations qu’elles vivent au quotidien. Par exemple, leur compagnon prend sa douche, elle le regarde et le trouve beau et elle commence à imaginer ce qu’elle pourrait faire avec lui si elle avait envie de faire l’amour. De cette manière, les pensées viennent éveiller le désir. Je leur conseille également de faire des lectures érotiques à 2 voix : mettre en action les 5 sens est le début de la solution.
L’impact du quotidien sur le désir sexuel
Je vais en parallèle amener la personne à observer et changer sa manière de vivre : le plus grand ennemi du désir sexuel est la fatigue. Des journées trop remplies, un travail prenant ou une recherche de travail, déménager, s’occuper des enfants et de la maison, des soucis familiaux ou de santé prennent beaucoup d’énergie. La question n’est pas “y-a-t-il du désir” mais “où est passé le désir”?
Tous ces éléments qui viennent impacter la vie quotidienne et la relation à son partenaire vont influer sur le désir sexuel.
Dans un prochain article, je détaillerai le rôle et l’importance des fantasmes dans l’épanouissement sexuel.
Vous souhaitez en savoir plus sur le sujet ?